đŸŒŠăƒ»L'histoire de Kiri - 🆕

Au coeur de la brume sanglante - Kiri

On dit que la mer a enfantĂ© la brume, et que la brume, un jour, a enfantĂ© le sang. Kiri ne naquit pas d’un rĂȘve, ni d’un idĂ©al. Il naquit d’un instinct primal : survivre et dominer. Dans ces marĂ©cages noyĂ©s et ces forĂȘts dĂ©trempĂ©es, trois clans les Hƍzuki, les Hoshigaki et les Karatachi s’entredĂ©chiraient dans une guerre sans fin, chacun rĂ©clamant la souverainetĂ© sur cette presqu’üle oĂč le brouillard avalait tout. LĂ  oĂč d’autres s’y perdaient, eux voyaient. LĂ  oĂč d’autres suffoquaient, eux tuaient.

LES GENERATIONS DE KAGE


La premiÚre génération de Kage
  1. ♂Gendagetsu Hƍzuki - 1ᔉ Mizukage

Parent: / | Enfants: /

  1. ♂Kurai Hoshigaki - 2ᔉ Mizukage

Parent: / | Enfants: /

  1. ♂Rangetsu Hƍzuki - 3ᔉ Mizukage

Parent: / | Enfants: /

  1. ♂Kazuyor Karatachi - 4ᔉ Mizukage

Parent: / | Enfants: /

  1. ♂Suigetsu Hƍzuki - 5ᔉ Mizukage

Parent: / | Enfants: /

  1. ♂Reigetsu Hƍzuki R- 6ᔉ Mizukage

Parent: / | Enfants: /

  1. ♂Nagegetsu Hƍzuki - 7ᔉ Mizukage

Parent: / | Enfants: /

  1. ♂Yogetsu Hƍzuki - 8ᔉ Mizukage

Parent: / | Enfants: /


Gendagetsu Hƍzuki - 1ᔉ Mizukage


Au milieu de ce chaos se leva Hƍzuki Gendagetsu. On le surnomma le Serpent-Fondateur, car il ne frappait jamais de face. RusĂ©, patient, et animĂ© d’une cruautĂ© glaciale, il comprit une vĂ©ritĂ© simple : la peur unit mieux que l’espoir. PlutĂŽt que de poursuivre une guerre Ă©ternelle, il convoqua les chefs des trois clans dans une caverne, promettant une trĂȘve. Les torches s’éteignirent dans la nuit. Seul Gendagetsu en ressortit vivant. Sa lĂ©gitimitĂ© fut gravĂ©e dans le sang des anciens.

Sous son rùgne, le village prit forme. Non pas un village de paix, mais une forteresse de brouillard et de peur. Gendagetsu fit de la brume l’arme et le voile de Kiri : une prison invisible pour ses ennemis, un linceul pour ses propres habitants.

  • Il institua les premiĂšres unitĂ©s secrĂštes, tueurs sans nom destinĂ©s Ă  frapper vite et disparaĂźtre.

  • Il fit du brouillard un champ de bataille rituel, oĂč nul ne savait d’oĂč viendrait la mort.

  • Il imposa la loi du silence : Ă  Kiri, on ne parlait pas de justice. On parlait de survie.

Son autorité ne reposait pas sur des idéaux, mais sur un équilibre brutal : tant que tous craignaient plus Gendagetsu que leurs ennemis, la guerre des clans cessa.

Pour ses partisans, Gendagetsu fut celui qui fit taire un siĂšcle de carnage. Pour ses ennemis, il fut le premier bourreau d’un village qui ne connaĂźtrait jamais la paix. Mais tous s’accordent sur un point : il donna Ă  Kiri son visage, celui de la Brume Sanglante, oĂč la mort est moins une fin qu’un langage.

Sa disparition reste un mystĂšre. Certains affirment qu’il mourut dans son sommeil, Ă©touffĂ© par les vapeurs de la mer. D’autres jurent qu’il fut trahi par ses propres hommes, las de vivre dans l’ombre de sa terreur. Mais une lĂ©gende persiste dans les tavernes noyĂ©es de Kiri : Gendagetsu ne serait jamais mort. Il se serait fondu dans la brume, et chaque gĂ©nĂ©ration de Mizukage n’en serait que l’écho dĂ©formĂ©.


Kurai Hoshigaki - 2ᔉ Mizukage


Si Gendagetsu avait uni la brume par la peur, son successeur l’ensevelit dans le sang. Le DeuxiĂšme Mizukage, Hoshigaki Kurai, n’était pas un stratĂšge patient, ni un bĂątisseur rusĂ©. C’était une bĂȘte. Ses crocs portaient la marque de son clan, et son rĂšgne, celle de la soif de sang. On le surnomma le Requin Obscur : lĂ  oĂč Gendagetsu voyait dans la brume un outil de contrĂŽle, Kurai y vit une arĂšne.

À peine intronisĂ©, Kurai fit proclamer une vĂ©ritĂ© simple : seul le fort mĂ©rite de vivre. Sous son rĂšgne, la brume devint le théùtre d’une sĂ©lection impitoyable. Les enfants Ă©taient enfermĂ©s par classes entiĂšres et contraints Ă  s’entre-tuer. Ceux qui ressortaient portaient le titre de shinobi. Les autres devenaient des souvenirs effacĂ©s dans la brume.

La peur instaurĂ©e par Gendagetsu se transforma alors en culture. On ne formait pas des soldats. On Ă©levait des prĂ©dateurs. Kiri devint une Ă©cole de meurtre, oĂč l’instinct primitif surpassait l’entraĂźnement et oĂč la cruautĂ© valait plus que la stratĂ©gie.

Mais Kurai n’entendait pas limiter sa soif de sang aux murs de Kiri. Il lança les premiĂšres guerres d’expansion, frappant contre Kumo et Iwa. Les reprĂ©sailles furent immĂ©diates : d’un cĂŽtĂ© comme de l’autre, des Kage tombĂšrent, des batailles se transformĂšrent en massacres. À chaque conflit, des gĂ©nĂ©rations entiĂšres Ă©taient sacrifiĂ©es. Pour Kurai, ce n’était pas une perte : c’était une purification.

Sous son rĂšgne, la rĂ©putation de Kirigakure s’étendit dans le monde shinobi. Plus qu’un village, elle devint une menace, un murmure terrifiant portĂ© par la mer : « Dans la brume, on ne revient jamais. »

Kurai ne cherchait ni la paix, ni l’unitĂ©. Il ne voyait dans les clans que des armes, dans les enfants que des lames encore vierges de sang. Il façonna une gĂ©nĂ©ration de monstres, convaincu que seule la brutalitĂ© perpĂ©tuelle pouvait maintenir la force de Kiri.

Son autoritĂ© reposait sur la terreur absolue. On raconte qu’il exĂ©cutait ses propres soldats pour avoir hĂ©sitĂ© au combat, ou qu’il noyait des villages entiers simplement pour marquer son passage. Pour les Hoshigaki, il fut un hĂ©ros. Pour le reste du monde, un cauchemar Ă©veillĂ©.

De Kurai, Kiri conserva une doctrine : la force est le seul langage de la brume. Il ne fit qu’ancrer ce que Gendagetsu avait inaugurĂ© : un village oĂč l’on ne naĂźt pas ninja, mais oĂč l’on survit pour le devenir.

Lorsque la mer recouvrit son corps, on dit que les requins se repaissaient de sa dĂ©pouille avec une telle frĂ©nĂ©sie que mĂȘme la brume semblait s’en teinter de rouge. Et Ă  cet instant, Kiri cessa d’ĂȘtre un simple village. Il devint une machine Ă  produire des monstres.


Rangetsu Hƍzuki - 3ᔉ Mizukage


Lorsque la tempĂȘte de sang de Kurai se dissipa, il ne resta de Kiri qu’un champ de ruines humaines. Les clans se haĂŻssaient encore, les guerres extĂ©rieures avaient laissĂ© le village exsangue, et la brume elle-mĂȘme semblait peser d’un silence Ă©touffant. C’est alors que s’éleva Hƍzuki Rangetsu, hĂ©ritier de la lignĂ©e du Serpent-Fondateur. LĂ  oĂč Kurai avait hurlĂ©, Rangetsu chuchotait. LĂ  oĂč le Requin Obscur avait dĂ©vorĂ©, lui empoisonnait.

On le surnomma le StratĂšge Sinueux : un homme qui prĂ©fĂ©rait manipuler les ombres plutĂŽt que d’affronter la lumiĂšre.

Rangetsu ne cherchait pas la paix, mais il sut feindre de la promettre. DĂšs son ascension, il dressa les clans les uns contre les autres, alimentant des rivalitĂ©s anciennes, manipulant leurs chefs, et crĂ©ant un Ă©quilibre prĂ©caire oĂč personne ne pouvait lever la main sans craindre d’ĂȘtre trahi par un voisin.

Chaque nuit, des figures disparaissaient : des chefs de clan, des opposants, des voix trop fortes. La brume devint un voile pour ses purges, une prison qui dévorait les dissidents dans le silence.

C’est lui qui institua le Conseil FantĂŽme, un cercle d’espions et de tueurs dont la seule mission Ă©tait d’écouter
 et de rapporter. À Kiri, nul n’était Ă  l’abri : on pouvait ĂȘtre observĂ© par un frĂšre, un Ă©lĂšve, ou un camarade d’armes. Le doute Ă©tait devenu une arme.

Sous son rĂšgne, la peur cessa d’ĂȘtre un outil. Elle devint un mode de vie. Rangetsu fit disparaĂźtre des lignĂ©es entiĂšres, parfois sans motif apparent, si ce n’est pour rappeler que le Mizukage Ă©tait partout et que la brume ne tolĂ©rait pas l’insubordination. On raconte qu’il faisait sceller les cadavres de ses ennemis dans le corail des cĂŽtes de Kiri, afin que leurs cris Ă©touffĂ©s rĂ©sonnent pour l’éternitĂ© dans les fonds marins.

Mais son gĂ©nie ne se limitait pas Ă  la cruautĂ©. Rangetsu comprit la puissance du symbole. Pour donner Ă  Kiri une identitĂ© effrayante, il ordonna la crĂ©ation des Sept ÉpĂ©es LĂ©gendaires : armes maudites, imprĂ©gnĂ©es de chakra et d’instabilitĂ©, confiĂ©es Ă  des survivants choisis non pour leur loyautĂ©, mais pour leur folie. Ces lames devinrent les icĂŽnes du village, une religion de fer et de sang dont la renommĂ©e traversa les ocĂ©ans.

Rangetsu laissa un village exsangue, mais soudĂ© par la peur et terrifiant pour ses ennemis. Il avait Ă©chouĂ© Ă  instaurer la paix, car Ă  Kiri, la paix n’existait pas. Mais il avait rĂ©ussi Ă  imposer une vĂ©ritĂ© brutale : la brume n’a pas besoin d’alliĂ©s, elle a besoin de monstres.

Son héritage fut double :

  • Ă  l’extĂ©rieur, Kiri Ă©tait redoutĂ©e comme le village des sabreurs et des ombres assassines ;

  • Ă  l’intĂ©rieur, il avait semĂ© une paranoĂŻa si profonde que chaque shinobi voyait dans son frĂšre d’armes un espion potentiel.

Certains disent qu’il mourut de vieillesse, d’autres qu’il fut dĂ©vorĂ© par l’une des ÉpĂ©es qu’il avait lui-mĂȘme commandĂ©es. Mais une chose est certaine : sous Hƍzuki Rangetsu, la brume cessa d’ĂȘtre un voile. Elle devint une prison invisible, dont personne ne sortait jamais indemne.


Kazuyori Karatachi - 4ᔉ Mizukage


Lorsque Rangetsu s’éteignit, laissant derriĂšre lui un village rongĂ© par la peur et les purges, ce fut un sabreur qui s’empara du trĂŽne : Kazuyori Karatachi. Issu d’un clan connu pour son fanatisme et sa fĂ©rocitĂ©, il ne se dissimulait pas dans les ombres comme son prĂ©dĂ©cesseur. Lui gouvernait par la lame nue et le spectacle de la mort. On le surnomma le Compteur de Morts, car chaque vie arrachĂ©e n’était pas pour lui une perte, mais une statistique, une mesure de puissance.

Kazuyori transforma le cƓur de Kiri en une arĂšne : la Fosse Sanglante. Chaque jour, on y jetait des enfants, des prisonniers, des shinobi suspects. On les obligeait Ă  se battre sous les cris du peuple, car pour lui, la mort n’était pas un Ă©chec mais un enseignement. Dans ces fosses, les plus cruels survivaient, les plus faibles disparaissaient. C’est lĂ  que furent formĂ©s les sabreurs les plus impitoyables de Kiri, des monstres taillĂ©s dans la douleur et l’exaltation de tuer.

Sous Kazuyori, on ne parlait plus de ninja. On parlait d’exĂ©cuteurs.

Les Sept ÉpĂ©es LĂ©gendaires, forgĂ©es sous Rangetsu, trouvĂšrent sous Kazuyori leur apogĂ©e. Elles devinrent un ordre sacrĂ©, une caste de guerriers placĂ©s au-dessus du reste du village. Pour manier une de ces lames, il fallait non seulement survivre Ă  la Fosse Sanglante, mais aussi offrir sa vie entiĂšre Ă  la brume. Kazuyori n’utilisait pas ces sabreurs comme des armes d’exception : il les traitait comme des prophĂštes de la mort, destinĂ©s Ă  incarner l’essence mĂȘme de Kiri aux yeux du monde.

À l’extĂ©rieur, Kazuyori lança des raids maritimes incessants, frappant les cĂŽtes du Pays de la Foudre et les villages isolĂ©s du Pays de la Terre. Chaque attaque laissait derriĂšre elle des cadavres exposĂ©s, des villages brĂ»lĂ©s, et des rumeurs destinĂ©es Ă  nourrir la rĂ©putation sanglante de Kiri. À l’intĂ©rieur, il Ă©crasa toute dissidence. Les Karatachi rĂ©gnaient en juges invisibles, et toute contestation se rĂ©glait dans la Fosse.

On raconte que Kazuyori ne tenait pas de conseil, ni de rĂ©union : il n’écoutait que les nombres. Chaque matin, on lui apportait un parchemin oĂč l’on inscrivait le nombre de morts de la veille. Ce chiffre seul dictait ses dĂ©cisions.

Lorsque Kazuyori tomba, assassinĂ© dans l’ombre par Hƍzuki Suigetsu, nul ne fut surpris. Beaucoup savaient que le Compteur de Morts avait transformĂ© Kiri en un charnier Ă  ciel ouvert. Mais son rĂšgne marqua une rupture irrĂ©versible :

  • La Fosse Sanglante devint un rite d’initiation incontournable.

  • Les sabreurs furent Ă©levĂ©s au rang de caste sacrĂ©e.

  • Et la Brume, dĂ©jĂ  sanglante, devint gloutonne.

Kazuyori ne bĂątit rien, il ne calcula rien. Mais il grava une vĂ©ritĂ© dans la chair de Kiri : ici, la mort n’est pas une fin, c’est un spectacle.


Hƍzuki Suigetsu - 5ᔉ Mizukage


La chute de Kazuyori ouvrit un vide que la brume elle-mĂȘme semblait redouter. Mais dans ce silence, un homme s’avança. Hƍzuki Suigetsu, surnommĂ© l’Alchimiste Silencieux, ne devint jamais officiellement Mizukage par acclamation ou hĂ©ritage. Il prit le titre. D’un geste invisible, d’une trahison effacĂ©e, il fit disparaĂźtre Kazuyori et Ă©touffa les cris. Aucun tĂ©moin. Aucun discours. Seulement une Ă©vidence : dĂ©sormais, il rĂ©gnait.

Contrairement Ă  ses prĂ©dĂ©cesseurs, Suigetsu ne cherchait ni la terreur brute ni le carnage spectaculaire. Il gouvernait dans le secret, dans les laboratoires noyĂ©s, dans les archives interdites. Il transforma la science en arme et la dissimulation en doctrine. Son village ne respirait plus au rythme des arĂšnes, mais au souffle discret des expĂ©riences interdites. À l’extĂ©rieur, Kiri paraissait plus calme. Mais Ă  l’intĂ©rieur, le cauchemar prenait une autre forme.

Sous Suigetsu naquirent les premiers projets de manipulation humaine. Il ordonna la crĂ©ation de laboratoires oĂč l’on dissĂ©quait la chair et le chakra pour en faire des armes. Des enfants disparurent, des clans furent exploitĂ©s, et les cobayes se transformĂšrent en outils vivants. De ces expĂ©riences surgirent les premiers prototypes de Yokushin : esclaves de chair et de chakra, façonnĂ©s pour obĂ©ir aveuglĂ©ment. Corps brisĂ©s, Ăąmes effacĂ©es, ils Ă©taient le prolongement de l’obsession de Suigetsu : crĂ©er une armĂ©e parfaite, libĂ©rĂ©e de toute faiblesse humaine.

C’est Ă©galement sous son rĂšgne qu’apparut l’un des secrets les plus obscurs de Kiri : le BĂąton de Korabu. TaillĂ© dans un corail noir des abysses, imprĂ©gnĂ© de chakra, il fut dit que Suigetsu y scella un fragment d’ñme peut-ĂȘtre celle de Kazuyori, peut-ĂȘtre la sienne. Le bĂąton devint un hĂ©ritage silencieux, transmis de Mizukage en Mizukage, jamais Ă©tudiĂ©, jamais compris. On raconte qu’il murmure Ă  son porteur, lui rappelant que le pouvoir n’est pas un fardeau Ă  partager, mais une flamme Ă  dĂ©vorer.

Suigetsu n’était ni un tyran comme Kurai, ni un boucher comme Kazuyori. Il fut pire encore : un architecte invisible. Il fit de la brume un laboratoire vivant, oĂč l’on façonnait des monstres dans l’ombre. Il offrit aux Hƍzuki une place hĂ©gĂ©monique, car seuls eux connaissaient les secrets des Yokushin et du BĂąton de Korabu.

À sa mort, nul n’osa cĂ©lĂ©brer. Nul ne pleura. Le silence Ă©tait devenu la langue de Kiri. Et son hĂ©ritage, fait de science et de chair brisĂ©e, continuait de respirer dans les profondeurs noyĂ©es du village.


Hƍzuki Reigetsu - 6ᔉ Mizukage


Quand Suigetsu mourut, il laissa derriĂšre lui un village transformĂ© en laboratoire de chair et de secrets. Mais cette science sans visage avait brisĂ© l’équilibre fragile de Kiri. Les clans se haĂŻssaient, les sabreurs se disputaient les lames, et les purges silencieuses avaient semĂ© la paranoĂŻa jusque dans les foyers. De ce chaos s’éleva Hƍzuki Reigetsu. Il n’était ni un conquĂ©rant ni un boucher, mais un chirurgien de l’ordre, un homme qui comprit que la paix n’était pas un idĂ©al mais une stratĂ©gie.

Son rĂšgne fut marquĂ© par le silence. Pas de discours, pas de spectacles sanglants comme sous Kazuyori. Il imposa le calme par la peur mĂ©thodique, par les purges ciblĂ©es et par une hiĂ©rarchie rigide. Il convoqua les chefs de clan non pas une fois, mais cent fois, jusqu’à ce que leurs signatures deviennent des chaĂźnes. Les duels furent interdits, la Fosse Sanglante codifiĂ©e, et le Conseil de la Brume rĂ©duit Ă  une marionnette incapable d’agir sans son autorisation.

Dans l’ombre, son frĂšre, Hƍzuki Nagegetsu, veillait. Un homme discret, sans charisme, mais dont l’intelligence glacĂ©e façonnait chaque dĂ©cision. Ensemble, ils gouvernaient Kiri comme on actionne un mĂ©canisme. Chaque sabreur fut rĂ©pertoriĂ©, chaque clan surveillĂ©, chaque arme consignĂ©e. Sous ce rĂšgne, les Sept ÉpĂ©es LĂ©gendaires furent officiellement regroupĂ©es et codifiĂ©es, mais leur maniement ne dĂ©pendait plus que de l’aval du Mizukage. Ainsi, mĂȘme les monstres forgĂ©s dans la Fosse Sanglante pliaient devant l’autoritĂ© de Reigetsu.

Le BĂąton de Korabu, jusque-lĂ  relĂ©guĂ© dans l’ombre, devint visible. Personne ne savait ce qu’il contenait rĂ©ellement, mais tous comprirent qu’il symbolisait une continuitĂ©, un fil reliant chaque Mizukage Hƍzuki depuis Suigetsu. Pour les ignorants, il Ă©tait un sceptre. Pour les Ă©lus, un avertissement.

Pour imposer son calme, Reigetsu accepta des pactes secrets, parfois avec des clans ennemis, parfois avec ses propres sabreurs. Il prĂ©fĂ©rait tuer avant que le danger n’émerge. Ses exĂ©cutions prĂ©ventives Ă©touffĂšrent plus d’une rĂ©bellion, et son rĂšgne s’imposa comme une Ă©poque de lassitude. Les clans ne se battaient plus par conviction, mais par peur, ou simplement par fatigue.

Mais mĂȘme les silences les plus Ă©pais cachent des hurlements. Reigetsu fut trahi dans l’ombre par un fanatique nostalgique de l’ùre sanglante, un sabreur Hoshigaki nommĂ© Mizugami, surnommĂ© le DĂ©mon de la Brume. Reigetsu tomba sous sa lame. Nagegetsu, son frĂšre, fit empoisonner l’assassin sans procĂšs, sans Ă©clat, et monta sur le trĂŽne dans le mĂȘme silence que son aĂźnĂ©.

Reigetsu avait transformĂ© Kiri en un mausolĂ©e vivant, un cimetiĂšre oĂč la peur remplaçait la foi. Mais il avait aussi laissĂ© une leçon, inscrite dans la brume elle-mĂȘme : Ă  Kiri, la paix n’est jamais un idĂ©al. Elle est une arme.


Hƍzuki Nagegetsu - 7ᔉ Mizukage


Quand Reigetsu tomba sous la lame du DĂ©mon de la Brume, ce fut son frĂšre, Hƍzuki Nagegetsu, qui ramassa le chapeau ensanglantĂ©. Il ne prononça pas un mot, pas mĂȘme lors de son intronisation. Il fit empoisonner l’assassin dans l’ombre et s’assit sur le trĂŽne sans cĂ©rĂ©monie, sans cri, sans tĂ©moin. Son rĂšgne commença comme il vivait : dans le silence.

Nagegetsu n’était ni un sabreur, ni un conquĂ©rant. C’était un homme d’intellect, un hĂ©ritier des secrets. Trop vieux pour la guerre, mais riche d’un savoir immense, il gouverna en technicien froid. LĂ  oĂč Reigetsu avait imposĂ© le calme par la peur, lui chercha Ă  codifier ce silence. Il prit les recherches interdites laissĂ©es par Suigetsu, les acheva et officialisa la crĂ©ation des Yokushin. DĂ©sormais, chaque Hƍzuki de la lignĂ©e devait en possĂ©der un, comme un serviteur scellĂ©, un double obĂ©issant, une ombre vivante. Ce n’était pas seulement une arme : c’était un statut.

Sous son rĂšgne, Kiri se figea. La brume ne grondait plus, elle stagnait, Ă©touffant tout souffle de rĂ©volte. Les Hoshigaki s’étaient repliĂ©s, les Karatachi s’étaient ensauvagĂ©s, et le Conseil de la Brume n’était plus qu’une façade sans pouvoir. La hiĂ©rarchie s’imposait d’elle-mĂȘme, glaciale, mĂ©canique, comme si le village tout entier n’était qu’une machine de chair maintenue en marche par des rouages de peur et de servitude.

Le BĂąton de Korabu, dĂ©sormais visible aux yeux de tous, resta entre ses mains, mais nul ne comprit jamais ce qu’il contenait vraiment. MĂȘme lui ne l’expliqua pas. Il se contentait de l’utiliser comme un sceptre muet, une prĂ©sence noire qui rappelait Ă  chacun que le pouvoir Ă  Kiri n’était pas une charge mais un fardeau scellĂ©.

Pourtant, son rĂšgne n’était pas celui d’un bĂątisseur. Il ne fit que maintenir un ordre fragile, sans jamais rĂȘver ni de conquĂȘtes, ni de rĂ©formes. Le village vivait dans une lĂ©thargie oppressante, une paix qui ressemblait plus Ă  une mise sous cloche. Mais cette façade calma ne fit que nourrir en silence une nouvelle gĂ©nĂ©ration : les enfants envoyĂ©s trop tĂŽt au front, les sabreurs privĂ©s de batailles, les esprits qui Ă©touffaient dans l’immobilitĂ©.

Parmi eux, un nom grandissait : Yogetsu Hƍzuki, son fils, formĂ© par un maĂźtre redoutĂ©, le DĂ©mon de la Brume lui-mĂȘme. EnvoyĂ© au front Ă  quinze ans, il ne tua pas plus que les autres, ne parla pas plus que les autres. Mais il observa tout. La faiblesse de son pĂšre, la trahison de Mizugami, la stĂ©rilitĂ© d’un ordre sans projet. Il comprit que l’ordre seul n’était qu’un tombeau bien entretenu.

Ainsi se termina le rĂšgne de Nagegetsu : non pas dans un Ă©clat de sang, mais dans une lente extinction, comme une torche qui se consume sans lumiĂšre. Il avait offert Ă  Kiri une stabilitĂ© glaciale, mais il avait laissĂ© derriĂšre lui une gĂ©nĂ©ration prĂȘte Ă  faire exploser ce silence.


Yogetsu Hƍzuki - 8ᔉ Mizukage


Yogetsu Hƍzuki grandit dans un Kiri figĂ© par le silence de son pĂšre, Nagegetsu, et hantĂ© par les spectres des anciens Mizukage. Enfant du chaos, Ă©levĂ© par un pĂšre froid et formĂ© par un maĂźtre monstrueux, le DĂ©mon de la Brume, il apprit trĂšs tĂŽt que la guerre n’était pas une Ă©preuve mais un théùtre, et que chaque bataille Ă©tait une scĂšne oĂč les masques finissaient toujours par tomber. EnvoyĂ© au front Ă  quinze ans, il n’était ni le plus fort ni le plus cruel, mais le plus attentif. LĂ  oĂč ses camarades tuaient, lui observait. LĂ  oĂč d’autres se perdaient dans la rage, il notait la peur, les faiblesses, les fissures.

Il grandit avec l’admiration glaciale qu’il vouait Ă  son pĂšre et le mĂ©pris qu’il nourrissait pour sa passivitĂ©. Reigetsu l’avait fascinĂ© par sa discipline, Mizugami par sa folie. De chacun, il garda une leçon : le pouvoir ne se donne pas, il se prend.

Lorsqu’il succĂ©da Ă  Nagegetsu, Yogetsu ne se prĂ©senta pas comme un gardien du silence mais comme un conquĂ©rant de brume. À ses yeux, Kiri n’était plus un village : c’était une arme inachevĂ©e. Il fit du BĂąton de Korabu, murmure hĂ©ritĂ© des Hƍzuki, le symbole de son autoritĂ©. On raconte qu’il passait des nuits entiĂšres Ă  Ă©couter ce sceptre noir, persuadĂ© qu’il lui rĂ©vĂ©lait la voie Ă  suivre.

TrĂšs vite, il relança la quĂȘte des Sept ÉpĂ©es LĂ©gendaires. Certaines Ă©taient perdues, d’autres trahies, mais Yogetsu jura qu’il les rĂ©cupĂ©rerait toutes, une par une, pour en faire les piliers d’un empire. Ses ordres Ă©taient clairs : chaque mission devait servir ce but. Chaque shinobi de Kiri Ă©tait sommĂ© de contribuer Ă  la rĂ©appropriation de ces armes maudites, comme si le destin du village tout entier dĂ©pendait de leur retour.

Yogetsu ne voulait pas seulement maintenir Kiri : il voulait l’élever au-dessus de toutes les autres nations. Pour lui, la brume ne devait plus se contenter de cacher. Elle devait engloutir. Ses discours, sobres mais tranchants, galvanisaient ses hommes en leur rĂ©pĂ©tant que Kiri n’était pas une communautĂ© fragile, mais une marĂ©e. Et qu’une marĂ©e ne demande pas. Elle dĂ©ferle.

À l’extĂ©rieur, ses expĂ©ditions frappĂšrent les marges des grandes nations, testant leurs dĂ©fenses et envoyant un message clair : la Brume ne sommeillait plus. À l’intĂ©rieur, il raffermit l’autoritĂ© des Hƍzuki, relança les programmes secrets de crĂ©ation des Yokushin et encouragea une nouvelle gĂ©nĂ©ration de sabreurs Ă  se vouer corps et Ăąme Ă  la doctrine des lames.

Mais plus que ses actes, c’est son regard qui marqua son Ă©poque. Yogetsu Ă©tait dĂ©crit comme un homme qui observait toujours trop longtemps, comme s’il voyait dans les autres non pas ce qu’ils faisaient, mais ce qu’ils allaient devenir. Certains disaient qu’il ne rĂ©gnait pas seulement sur Kiri, mais qu’il Ă©crivait dĂ©jĂ  son avenir.

Sous son rĂšgne, la brume cessa d’ĂȘtre immobile. Elle se mit Ă  bouger, Ă  vibrer, Ă  respirer Ă  nouveau. Et avec elle, un serment prit forme : Kiri ne resterait pas un village. Il deviendrait un empire.

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